L’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) est un impôt qui concerne les contribuables français possédant un patrimoine immobilier important. Quel est son rôle et quel impact a-t-il sur les choix d’investissement immobilier ? Cet article vous propose de découvrir les enjeux de cet impôt et ses effets sur le marché immobilier.
Présentation de l’Impôt sur la Fortune Immobilière
L’IFI a été instauré en 2018, en remplacement de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) qui concernait tous les biens détenus par un contribuable. L’objectif de cette réforme était de recentrer l’imposition sur le patrimoine immobilier, considéré comme moins productif que le patrimoine financier. L’IFI concerne les personnes dont le patrimoine immobilier net taxable dépasse 1,3 million d’euros.
Le calcul de l’IFI prend en compte la valeur des biens immobiliers détenus directement ou indirectement par le contribuable, ainsi que celle des parts de sociétés immobilières à hauteur de leur actif immobilier. Certaines déductions sont possibles, notamment pour les dettes contractées pour l’acquisition ou l’amélioration du bien imposable.
Impact de l’IFI sur les choix d’investissement immobilier
Avec cette réforme fiscale, le gouvernement français entendait encourager l’investissement dans les entreprises et le financement de l’économie réelle, plutôt que dans la pierre. L’instauration de l’IFI a-t-elle eu un effet dissuasif sur l’investissement immobilier des contribuables concernés ? Plusieurs éléments permettent d’en douter.
Tout d’abord, il convient de rappeler que l’immobilier reste un placement privilégié par les Français, pour des raisons culturelles et économiques. La pierre est en effet considérée comme une valeur refuge, dont la valeur tend à augmenter sur le long terme. De plus, elle offre des rendements locatifs attractifs et une fiscalité avantageuse pour certaines opérations (déficit foncier, dispositif Pinel…).
Par ailleurs, l’IFI ne concerne qu’une minorité de contribuables, puisque seuls ceux possédant un patrimoine immobilier net taxable supérieur à 1,3 million d’euros sont imposables. Pour ces personnes, l’impact de l’impôt peut être limité par divers mécanismes légaux (déduction des dettes, démembrement de propriété…).
L’IFI et le marché immobilier
Si l’IFI n’a pas eu d’effet massif sur la propension des Français à investir dans l’immobilier, il a néanmoins contribué à modifier certains comportements. Ainsi, on observe une tendance à privilégier les investissements locatifs plutôt que la détention de résidences secondaires, ces dernières étant imposées à l’IFI sans bénéficier d’abattements ou de déductions.
Cette évolution a incité certains contribuables concernés par l’IFI à développer des stratégies d’optimisation fiscale, notamment en recourant à des montages juridiques complexes (sociétés civiles immobilières, démembrement de propriété…). D’autres ont choisi de se tourner vers des produits d’investissement immobilier moins touchés par l’impôt, tels que les parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ou les organismes de placement collectif en immobilier (OPCI).
Enfin, il est important de souligner que l’IFI a également un impact indirect sur le marché immobilier, en renforçant la pression fiscale sur les biens haut de gamme et les grandes agglomérations. Cela peut entraîner une baisse de la demande pour ce type de biens et donc une diminution des prix. Toutefois, cet effet reste difficile à quantifier et dépend notamment du contexte économique global et des évolutions réglementaires.
En résumé, l’Impôt sur la Fortune Immobilière a modifié certaines pratiques d’investissement immobilier, mais n’a pas remis en cause l’attrait des Français pour la pierre. L’immobilier demeure un placement privilégié pour sa stabilité et ses rendements locatifs, malgré la pression fiscale accrue sur le patrimoine immobilier des plus fortunés.